DOC_Tissage_Reparation_Finition

Tissage, réparations, finitions

A ce stade j’ai déjà complété tout le processus préparatoire, c’est à dire :

  • L’ourdissage et la répartition des fils de chaîne entre les sections du râteau ou de l’ensouple arrière
  • L’enroulage de la chaîne sur l’ensouple arrière
  • Le rentrage des fils dans les lisses et dans les dents du peigne
  • Le nouage des fils sur la barre avant du métier
  • L’attache des pédales

Je suis à présent en mesure de démarrer mon tissage.

Repérer d’éventuelles erreurs d’enfilage

Quelle que soit le modèle d’« armure » que je m’apprête à réaliser, 2 pédales sont généralement dédiées pour tisser de la toile. Je presse sur la première de ces pédales et je me penche sur le côté pour observer l’intérieur de la « foule » et m’assurer que tous les fils se soulèvent correctement. Si ça n’est pas le cas, je repère le ou les fils qui posent problème et corrige leur enfilage. Une fois que ma première foule est nette, j’appuie sur la deuxième pédale de toile et je procède à une nouvelle vérification.

Les causes d’erreur peuvent être les suivantes: Parfois un fil a été enfilé dans la bonne lisse mais avant d’être rentré dans le peigne il a contourné une lisse voisine ce qui va créer un croisement indésirable. Une autre erreur peut se produire lorsque qu’un fil a été rentré dans la dent du fil précédent. Cela va aussi perturber la foule.

Tisser l’assise en toile

Je vais maintenant tisser une bande de 2 à 4 cm en « toile » bien serrée avant d’entreprendre le marchage propre à l’armure choisie. Cela va permettre de combler les espaces entre les groupes de fils qui ont été noués ensemble et aussi d’assurer l’assise de base de mon tissu.

Il se peut qu’à ce stade, je constate d’autres erreurs d’enfilage que je corrigerai avant de poursuivre. Il faut être conscient qu’une erreur d’enfilage va se répercuter sur toute la longueur de la chaîne, il est donc essentiel de la corriger avant d’entamer le tissage.

Si je constate que mon fil de trame n’est pas parfaitement droit et qu’il remonte à certains endroits, cela signifie qu’un groupe de fils est plus tendu que les autres et il est encore temps pour moi d’en ajuster la tension.

Donner du lest au fil de trame

Le tissage est un entrelacs de fils de trame passant au-dessus et au-dessous des fils de chaîne. Cela forme une sorte de vague. Il faut donc donner un peu de lest à la trame pour compenser cette trajectoire qui n’est pas linéaire autrement, il se produirait un rétrécissement au niveau des lisières. Pour éviter cela, je vais donner à chaque passage de navette, une petite inclinaison à mon fil de trame d’environ 45° ou une forme d’arc en son centre.

Tassage

Après chaque passage de navette et lorsque ma foule est encore ouverte, je tasse mon fil en donnant un petit coup sec de peigne. Selon l’effet désiré, je vais battre plus ou moins fort. Si je souhaite augmenter la densité de mon tissu, je vais battre une seconde fois après avoir changé de foule.

Lorsque je passe ma navette de gauche à droite, je bats avec ma main gauche puis au rang suivant, lorsque ma navette passera de droite à gauche, je battrai avec ma main droite. Ceci permettra d’équilibrer les forces et de garder le tissage bien droit.

Escamoter les fils au démarrage et changements de couleur

Lorsque je tisse mon premier rang, je laisse dépasser un bout de fil à la lisière que je repasse dans la même foule mais en contournant le premier fil de chaîne. (S’il était levé je l’abaisse et vice versa).

Lorsque je souhaite changer de couleur, je coupe mon fil en laissant dépasser une queue que je rentre de la même façon. Je ferai en sorte de démarrer le nouveau fil de l’autre côté afin d’équilibrer les différences d’épaisseur aux lisières.

Quand j’arrive à la fin du fil chargé sur ma navette, j’en laisse dépasser un bout sur l’endroit. Je charge une nouvelle navette que je passe dans la même foule. Je fais chevaucher le bout de ce nouveau fil sur quelques centimètres et le fais ressortir sur l’endroit. Je tisse quelques rangs de plus puis coupe ces fils qui dépassent en prenant bien garde de ne pas couper un fil de chaîne.

Réparation

Si un fil de chaîne casse au cours du tissage et que je m’en rend compte alors que la rupture se situe à l’arrière des lisses, je coupe une nouvelle longueur de fil, plus grande que la longueur de chaîne restante. Je noue mon nouveau fil au fil cassé, retourne à l’avant du métier et tire le fil cassé vers moi jusqu’à ce que j’atteigne le nœud que je défais. Le fil cassé se repère facilement en balayant les fils de chaîne avec mes doigts car il est beaucoup plus détendu que les autres.

Je plante une aiguille dans le tissu, perpendiculairement au fil cassé et à quelques centimètres du bord. Avec le bout du nouveau fil, j’effectue plusieurs « 8 » autour de l’aiguille afin de le retenir.

Je me déplace à l’arrière du métier, dégage l’autre section du fil cassé pour ne pas qu’il s’entortille avec les autres fils de chaîne. Avec mon nouveau fil, je fais un petit papillon que je leste avec un poids quelconque (pièces de monnaie, écrous, petits cailloux, plomb de pêche. Ajuster le poids pour ne pas créer une sur-tension du fil.

Au fur et à mesure que le tissage avance, libérer un peu de fil du papillon et refixer le poids.

Finitions

Pour finir joliment les bords supérieurs et inférieurs du tissage on peut choisir entre deux options :

Option 1 : dissimuler les franges

  • Nouer plusieurs fils de chaîne ensemble pour bloquer le fil de trame ou fixer un ruban autocollant juste au début des franges.
  • Faire un surjet à la machine à coudre, couper les franges à raz puis faire un ourlet.

Option 2 : laisser les franges apparentes

LE NŒUD DE CRAVATE. Ce nœud convient bien car il est solide et maintient les 2 brins parallèles.

1. Durant tout le processus, seul le brin de gauche bouge. Il passe sous le brin de droite

2. Il dessine une boucle en passant sur le brin de droite puis sur lui-même

3. Il forme une deuxième boucle en passant sous lui-même puis à l’intérieur de la boucle. On resserre le nœud en tirant sur les 2 brins

POINTS D’ARRÊT À L’AIGUILLE. Les points d’arrêt s’effectuent après avoir tissé quelques rangs de toile. Lors du premier passage de navette, je laisse pendre une certaine longueur de fil puis je défini le nombre de fils de chaîne qui seront pris dans chaque points (p.ex. 4 fils).


1. J’insère mon aiguille à l’entrée d’un groupe, la passe sous les fils, la plante par l’arrière dans le tissu 2 ou 3 duites plus haut et la fais ressortir.


2. Je vais à présent entourer mon groupe de fils en revenant en marche arrière par-dessus puis par-dessous les 4 fils qui le composent.


3. Je ressors l’aiguille en la faisant passer à travers la boucle ainsi formée et tire délicatement pour resserrer le nœud.

FRANGES TORSADÉES. Que je choisisse le nœud de cravate ou le point d’arrêt à l’aiguille pour sécuriser les extrémités de mon tissu, je peux également vouloir embellir mes franges en les torsadant.


1. Séparer deux brins de plusieurs fils et torsader le premier brin (p.ex. de gauche à droite).


2. Faire de nombreuses torsions jusqu’à ce que le fil se recroqueville comme une queue de cochon. Sécuriser le bout avec une pince et torsader le deuxième brin dans le même sens.


3. Joindre les deux bouts et faire un nœud.


4. Relâcher le tout pour que les deux brins s’entortillent.


Ce document est un extrait de mes notes prisent au cours de ma formation de 3 ans avec Danièle Mussard.
Auteur : Sophie Namiech
Dernière mise à jour : 16 novembre 2025